Présentation de l’ouvrage
Le Feu follet est un roman de Pierre Drieu la Rochelle, publié en 1931 et dont le héros doit beaucoup à la personnalité et au destin de l’écrivain Jacques Rigaut. Alain, un jeune homme dans la trentaine, s’enferme dans la drogue et la solitude. Après avoir suivi une cure de désintoxication, il entre dans une maison de repos à Versailles. Il passe ses journées enfermé dans sa chambre, peuplée d’objets fétiches. Pendant deux jours, il guette un signe de sa femme et ressasse les échecs de sa vie passée qu’il confronte à la réalité du monde environnant, aux pensionnaires neurasthéniques de la maison de repos. Entré dans une phase de rédemption, il déjeune chez son ami d’enfance Dubourg qui mène à présent une vie rangée. Il se sent alors gêné par la vie bourgeoise de Dubourg, devenu égyptologue, qui est marié et est devenu père. Les deux anciens amis ne se comprennent alors pas malgré la volonté de Dubourg de faire comprendre à Alain que l’exaltation de la vie de l’esprit vaut celle de la chair. Face au fossé qui se creuse entre eux, Alain chute à nouveau dans la drogue et fréquente les salons dont il a l’habitude. Au lendemain d’une nuit de déceptions, Alain met fin à ses jours.
Présentation de l’auteur
Pierre Eugène Drieu la Rochelle, né le 3 janvier 1893 dans le 10e arrondissement de Paris et mort suicidé dans le 17e arrondissement de Paris le 15 mars 1945, est un écrivain français.
Ancien combattant de la Grande Guerre, romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, européiste avant la lettre, socialisant puis fascisant, il s’engagea en faveur de la Collaboration durant l’Occupation de la France par l’Allemagne nazie. Directeur de La Nouvelle Revue Française à la demande de Gaston Gallimard, et sous l’influence d’Otto Abetz, en remplacement de Jean Paulhan, Drieu dresse la liste des écrivains de la NRF prisonniers de guerre qu’il veut faire libérer parmi lesquels Jean-Paul Sartre, dont il aurait facilité la libération selon Gilles et Jean-Robert Ragache. En 1944, il aide Jean Paulhan à échapper aux Allemands.
Les œuvres de Drieu ont pour thèmes la décadence d’une certaine bourgeoisie, l’expérience de la séduction et l’engagement dans le siècle, tout en alternant l’illusion lyrique avec une lucidité désespérée, portée aux comportements suicidaires. Le Feu follet (1931), La Comédie de Charleroi (1934) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses œuvres majeures.