Présentation de l’ouvrage
Le Colonel Chabert est un court roman d’Honoré de Balzac, qui paraît sous sa forme définitive en 1844. Une première version du texte avait paru en 1832 sous le titre La Transaction dans la revue L’Artiste, puis en 1835 sous le titre La Comtesse à deux maris. Il sera de nouveau publié en feuilleton dans le supplément littéraire du Constitutionnel en 1847. Il pénètre dans les Scènes de la vie privée de La Comédie humaine dont il est l’un des principaux romans. Il est dédié à Ida du Chasteler, qui a dessiné pour Balzac les blasons imaginaires des familles de La Comédie humaine. Le Colonel Chabert, en tant que tel, est une parenthèse émouvante dans la galerie de portraits balzaciens, un hommage rendu aux grognards de Napoléon Ier. Si l’on ne retrouve plus ce personnage dans La Comédie humaine (excepté un rappel dans La Rabouilleuse, où Philippe Bridau évoque la charge glorieuse du colonel Chabert à la bataille d’Eylau), nombre de protagonistes du roman ont en revanche un rôle dans les œuvres suivantes ou précédentes, en particulier les gens de robe dont fait partie maître Derville. Maître Derville, qui reçoit le colonel Chabert et accepte de le défendre ainsi que de l’aider financièrement et judiciairement afin qu’il retrouve ses droits et son identité, est un avoué important dans La Comédie humaine. On le retrouve dans Une ténébreuse affaire, où il succède à maître Bordin et où le comte Henri de Marsay meurt dans de mystérieuses circonstances. Maître Derville est aussi l’avoué de la femme de Chabert, ce qui explique son insistance à éviter un procès et à proposer une transaction. Il acquiert dans Gobseck une grande réputation par la manière dont il rétablit la fortune de la vicomtesse de Grandlieu. C’est aussi l’avoué du père Goriot, ainsi que l’exécuteur testamentaire de Jean-Esther van Gobseck pour sa nièce, Esther Gobseck, dans Splendeurs et misères des courtisanes.