Présentation de l’ouvrage
Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits Poèmes en prose, est un recueil posthume de poèmes en prose de Charles Baudelaire, établi par Charles Asselineau et Théodore de Banville. Il a été publié pour la première fois en 1869 dans le quatrième volume des Œuvres complètes de Baudelaire publié par l’éditeur Michel Levy après la mort du poète. Les cinquante pièces qui composent ce recueil ont été rédigées entre 1857 (Le Crépuscule du soir) et 1864. Une quarantaine d’entre elles ont paru dans divers journaux de l’époque (selon la volonté de Baudelaire, une partie des poèmes ont été publiés dans la revue littéraire L’Artiste, dirigée par son ami Arsène Houssaye auquel il dédie son œuvre, et une autre dans des journaux à grands tirages comme La Presse ou Le Figaro).
Présentation de l’auteur
Charles Baudelaire est un poète français. Né à Paris le 9 avril 1821, il meurt dans la même ville le 31 août 1867.
« Dante d’une époque déchue » selon le mot de Barbey d’Aurevilly, « tourné vers le classicisme, nourri de romantisme », à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme, chantre de la « modernité », il occupe une place considérable parmi les poètes français pour un recueil certes bref au regard de l’œuvre de son contemporain Victor Hugo (Baudelaire s’ouvrit à son éditeur de sa crainte que son volume ne ressemblât trop à une plaquette…), mais qu’il aura façonné sa vie durant : « Les Fleurs du mal ».
Au cœur des débats sur la fonction de la littérature de son époque, Baudelaire détache la poésie de la morale, la proclame tout entière destinée au Beau et non à la Vérité. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l’idéal inaccessible (« À une Passante »), la violence et la volupté (« Une martyre »), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges (« Les Phares »). Outre des poèmes graves (« Semper Eadem ») ou scandaleux (« Delphine et Hippolyte »), il a exprimé la mélancolie (« Mœsta et errabunda »), l’horreur (« Une charogne ») et l’envie d’ailleurs (« L’Invitation au voyage ») à travers l’exotisme.